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  • Photo du rédacteurNassira Belloula

Chafika et la question du voile et de son "choix".

On a par habitude de nous exhiber le mot « choix » lorsqu’on évoque le port du voile, la liberté personnelle notamment. Or : dans cette histoire millénaire, et ancestrale du voile qui nous vient du fin fond des âges, seuls les musulmans ont en fait une obligation divine. Ils se sont juste substitués à Dieu et continuent en imposant des pratiques patriarcales et archaïques au nom du Coran.


Personne ne peut nier que le voile est une tradition et non pas un devoir coranique. Malheureusement, certaines voix éclairantes qui s’élèvent pour dénoncer sa pratique obligatoire se heurtent à celles plus nombreuses et malhonnêtes comme des érudits, des imams, des prédicateurs et autres, qui conscients que le voile n’a pas été imposé par Dieu, mais par l’homme refusent de lever ce lourd équivoque. L’enjeu est tellement de taille que personne n’ose déroger à la règle, car c’est reconnaître la femme comme un être humain et non comme un « péché ambulant » qu’il faut dissimuler.


Les musulmans même instruits ne lisent pas le Coran, et n'ont pas de libre arbitre. Ils sont encore dépendants des exégètes, d’il y’a quatorze siècles, et n’arrivent pas à se construire leurs propres opinions. Le voile n’a jamais été un choix et ne le sera jamais pour la simple raison l'injonction divine qui est derrière lui. Lorsqu’on dira aux femmes, on vous a menti et dupé, Dieu n’impose pas de se couvrir les cheveux, les mains, les chevilles, que la « pudeur » dont il fait allusion concerne aussi bien l’homme que la femme. Il ne s’agit nullement d’habillement, mais de comportements, on pourra reparler avec cette notion de choix. Or ; le voile est devenu une obligation, il est le signe de cette pudeur et de la droiture de la femme.


Revenant à Mahtout Chafika, la jeune enseignante de Biskra, est menacée d’expulsion de la part de la directrice de son école, car elle refuse de porter le voile. Sa marginalisation et dénigrement de la part de ses collègues a provoqué même un mouvement au sein de sa petite classe qui la refuse. Son tort refuser de porter le voile imposé par la directrice de son école.


Nous y voilà exactement dans le centre du débat, la question du choix. Ce terrible choix qui est l’excuse toute trouvée pour celles qui le portent pour répondre soit à Dieu (selon elles) soit à l’homme de la maison (mari, époux, frère) soit pour ne pas heurter la sensibilité d’une société oppressive. Et, ce même choix est refusé, nié, dénié, rejeté pour celles qui ne le portent pas. Les femmes qui refusent de porter le voile subissent jusqu’à l’assassinat, la lapidation, l’emprisonnement, et dans d’autres cas comme l’Algérie, les insultes, les dénigrements, les offenses, les humiliations et vexations.

Le dernier cas est celui de Chafika qui refuse de porter le voile imposé par une directrice d’école dont le rôle n’est pas de regarder sous les jupes de ses enseignantes, mais de veiller à la bonne marche de son école. Cette directrice d’école doit être entendue par la tutelle et ne pas permettre un tel précédent, or ; celle-ci est absente. À chaque fois qu’un litige porte une empreinte religieuse, on fait le mort pour ne pas heurter l’islamité des Algériens. Cette directrice d’école impose ses propres croyances à d’autres, les faisant prévaloir sur la loi, la Constitution, et en piétinant l’essence même de la religion « la ikrha fi din » (pas de contrainte dans la religion). Les réactions de soutien à cette enseignante sont frileuses, peu entendantes. Pourtant, lorsqu’il s’agit de défendre les femmes voilées les manchettes explosent, les tribunes, les organisations, les moralisateurs… Chut, attention, c’est leur choix, leur liberté…


À croire que la femme voilée à plus de droits et de soutien que la femme non voilée et cela se confirme quotidiennement. On jette aux femmes non voilées tous les anathèmes et les blâmes. Elles sont constamment prises pour cibles, et on est arrivé à voiler toutes les femmes d’Algérie juste en mettant en avant l’histoire de la pudeur, hchouma, fille de famille, moutabaridja…etc. Et, on évoque comme idée émancipatrice de libre arbitre le "choix". Or : si on évoque constamment le "choix", il doit l’être dans tous les cas de figure. Si vous voulez qu'on défende l'idée du choix, il doit être celui de la femme non voilée aussi.



Les femmes sont maintenues dans un archaïsme séculaire qui les empêche d’évoluer comme des êtres humains à part entière.

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