En commençant son dernier roman par un prologue magnifique de sept pages, Nassira Belloula innove ! Ce n’est pas une pratique utilisée habituellement pour les romans. Mais on sait depuis, « les Prolégomènes » d’Ibn Khaldoum - sa fameuse Mouqadima - que les prologues peuvent se révéler d’une grande richesse. Et c’est le cas pour ce roman.
​
« Je reçois ce main une lettre de toi. Malgré les années je reconnais l’écriture …. » ce sont les premières phrases de ce prologue. Alors cette lettre, la narratrice la respire, elle l’ouvre lentement, elle la lit à petites gorgées, lignes à lignes lentement, bouleversée.De cette lettre aucun mot n’est donné, aucune indication sur son contenu et pourtant comme dans le beau tableau de Vermeer, l’émotion est là , palpable.
​
Nassira Belloua a l’art, en quelques phrases, ou même quelques mots, de camper le décor, de faire naître des personnes dans leur histoire intime, créant ainsi une attente, un désir de se plonger dans la suite, pour partager leurs sentiments, leurs drames et leurs espoirs. Ce prologue très réussi, est un peu comme une bande-annonce de film, il donne des éléments importants du roman, qui suggèrent plus qu’ils ne dévoilent. Arrivé à la fin du prologue, le désir de continuer la lecture est bien installé et le lecteur est prêt à se laisser emporter par la prose à la fois simple et précise de la grande romancière qu’est Nassira Belloula.« Les dunes immenses, sculptées par les siroccos en une multitude de ventres nus comme des matrices fertiles…. »
Voilà ! vous êtes chers lecteurs dans le roman ! Bonne lecture !En France on peut se procurer le livre en s’adressant à :
la librairie du Quebec 30 rue Gay-Lussac, Paris 5°
ou par le lien suivant https://www.librairieduquebec.fr/